Pourquoi gérer son stress?
Entre bon et mauvais stress, pourquoi un message si contradictoire?
89 % des français se disent stressés et 50 % d’entre eux se considèrent même comme assez stressés. Impact sur le sommeil, le comportement, en générant nervosité et énervement, 83 % des personnes intérorgées estiment que le stress à long terme a des impacts sur leur santé. Pourtant, les publications sur le « stress positif » ou le « stress comme allié » se font également nombreuses. Pourquoi un message si contradictoire alors que les pathologies liées au stress sont avérées ? Pourquoi certaines personnes l’appréhendent de façon positive et d’autres de façon négative ?
Le stress, bon ou mauvais ?
Le stress est envisagé selon les personnes comme « négatif » ou « positif ». En effet, certaines personnes considèrent que le stress est positif et les aide à agir, comme par exemple lorsqu’il faut faire face à un danger ou encore pour se dépasser. A contrario, d’autres personnes envisagent le stress comme un facteur négatif, limitant leur capacité d’action et ayant des impacts sur leur santé mentale et physique. Pourquoi une telle différence dans l’appréhension du stress ? Le stress serait-il bon pour certains et mauvais pour d’autres ? Y-a t-il un bon ou et un mauvais stress ?
Pas vraiment. La première distinction à faire se situe dans la qualification du stress aiguë du stress chronique. Le stress aiguë, ponctuel, n’étant pas un risque pour l’organisme, tandis que le stress chronique a des conséquences sur notre santé, notre quotidien, et notre environnement ou notre entourage. La seconde se situe au niveau de la définition même du stress, qui regroupe trois concepts utilisés invariablement pour parler de 3 choses différentes.
Définition du stress, 3 grands concepts
–Le stress envisagé comme « stresseur » : Dans cette définition, le stress est envisagé comme agent stresseur lui-même, et regroupent les différentes causes du stress. Il s’agit là des agressions physiologiques et psychologiques qui vont modifier notre comportement. : une menace, des problèmes financiers, un agenda trop rempli, un examen qui approche…
–L’état de stress : On parle ici du mécanisme du stress, c’est à dire des réactions physiologiques et psychologiques. C’est la modification biologique, la réaction d’adaptation de notre organisme, qui se met en alerte. Cet état de stress doit permettre à notre organisme de faire face et de répondre à la situation.
–Les conséquences du stress : il s’agit là des impacts du stress sur la santé mentale et physique. Autrement dit, ce qui est souvent appelé « le mauvais stress ».
Pourquoi une définition du stress est-elle importante ?
Une confusion entre ces trois notions engendre nombre de débats entre ce qui est bon ou mauvais pour notre santé, ce qui est bon pour certains ou mauvais pour d’autres, et reste culpabilisante pour certaines personnes. Cette sémantique s’avère également utile pour chaque personne qui souhaite trouver des solutions lorsque le stress impacte la santé ou le quotidien. Ces dernières années, on retrouve nombre de publications appelant à « lutter contre le stress » ou « vaincre le stress ». Il s’agit alors de comprendre qu’on parle des conséquences du stress chronique, et non pas de l’état de stress en tant que tel. D’une part, si notre système ne se mettait pas en état de stress face à une situation de danger, comme par exemple lorsque nous devons rapidement traverser une route et que nous voyons une voiture arriver, nous pourrions avoir un accident. D’autre part, en reprenant les 3 concepts cités plus haut, on comprend bien que les personnes souffrant des conséquences du stress peuvent culpabiliser de ne pas être aussi performantes que leur voisin, ou sont incomprises par leur entourage et ont du mal à trouver des solutions à leurs problèmes. Il est essentiel, lorsqu’on parle de stress, d’identifier et agir autant sur les causes, que sur l’état de stress et les conséquences de ce stress. Car en effet, c’est bien l’exposition répétée à l’état de stress qui impacte de façon négative la santé et le quotidien. Et non pas le phénomène en lui-même, qui est une réaction d’adaptation de notre organisme en réponse à un stimuli menaçant.
Le stress, une réaction naturelle
Appréhender le stress en en tant qu’«état » permet de l’envisager non pas de façon dichotomique, celle du postif/négatif, mais comme étant un phénomène. Celui d’un ensemble de réactions, de notre corps et de notre mental qui, exposés à une situation (l’agent «stresseur ») va devoir s’adapter, pour ne pas subir les conséquences d’une exposition répétée au stress (impactant la santé mentale et physique). Il ne s’agit plus alors de «lutter contre le stress» comme on le voit souvent dans les médias, et d’enfiler des gants de boxe face à un état naturel, mais bien d’appréhender ce phénomène comme étant partagé par tous les êtres vivants, animaux et plantes, et nous permettant de réagir. On peut alors envisager l’état de stress comme un facteur protecteur de l’organisme. Il nous signale qu’une réaction est attendue, nous permettant de nous adapter à la situation, préservant ainsi nos fonctions vitales et donc notre cerveau et notre corps.
Alors, pourquoi « gérer son stress » ?
Pour entraîner sa capacité d’adaptation face aux situations dites stressantes et prévenir l’épuisement
En 1956, Hans Selye, endocrinologue, décrit dans son livre « Stress of Life » le « Syndrome général d’adaptation ». Il entend par ce terme « l’ensemble des modifications qui permettent à un organisme de supporter les conséquences d’un traumatisme naturel ou opératoire », qui se décompose en trois phases :
– Alarme : Face à la situation, les hormones sont libérées et augmentent. L’organisme se prépare à réagir.
– Résistance ou Réaction : L’organisme continue de se mobiliser pour faire face. De nouvelles hormones sont sécrétées pour faire face à la situation.
– Épuisement : Si la situation ne se résout pas ou s’intensifie, les capacités de l’organisme peuvent être débordées. La quantité d’hormones libérées dans le sang n’est plus régulée et l’organise, suractivé, s’épuise.
C’est Hans Selye qui a introduit la notion de positif et négatif, décrivant alors que, si la demande dépasse les capacités d’action de la personne, l’organisme s’épuise. C’est ce qu’il appelle stress négatif, que nous appelons aussi stress chronique conduisant au burn-out ou à la dépression. Le corps et le mental, épuisés, peuvent alors voir leur capacités diminués. En état de fatigue, ils sont de moins en moins apte à trouver une réponse à la situation. Sursollicité, l’organisme va alors développer des troubles digestifs, maladies cardiovasculaires, maladies de peau ou des troubles musculo-squelettiques. Outre ces symptômes physiques on peut retrouver une modification du comportement (alimentaire, agressivité, dépression, sensibilité accrue, angoisse, anxiété) ou des capacités (difficulté de concentration, décision, oublis).
Gérer son stress pour préserver son équilibre général, et se sentir plus apaisé
Apprendre à mieux gérer son stress permet non seulement de prévenir le syndrome général d’adaptation (autrement dit le stress chronique), mais aussi de maintenir un bon niveau d’homéostasie. L’homéostasie est le phénomène par lequel l’organisme parvient à réguler un état interne stable. C’est à dire que, face à une perturbation, un évènement extérieur, notre organisme parvient à revenir à un état d’équilibre. En sophrologie, on parle de « l’équilibre général ».
Il est important de préciser que la majeur partie du temps, notre mécanisme de réponse face à ces perturbations fonctionnent très bien. Ce phénomène fascine d’ailleurs les chercheurs qui tentent de mieux le comprendre. En effet, nous avons un formidable mécanisme qui nous permet de survivre et de nous adapter. Face au danger, l’organisme réagit. Lorsque nous avons froid, le corps s’active. Et face une personne qui nous agresse, notre mental et/ou notre corps s’active en fonction de l’ampleur de la menace.
En revanche, si l’exposition est répétée, que les causes de cet état de stress ne changent pas et que l’organisme ne s’adapte pas, alors il s’épuise. C’est par exemple le cas si les températures restent très hautes. Le corps peut, au fur et à mesure des jours, avoir du mal à s’habituer, et cela impacte notre humeur, notre appétit. L’organisme va avoir besoin de retrouver une température normale et nous demander de nous mettre à l’ombre, d’éviter de courir, de rester calme.
Apprendre à mieux gérer son stress permet de faire face progressivement au situations dites stressantes, ou agir face à une situation qui ne nous convient pas. Comme pour les températures hautes, notre organisme apprend à s’adapter au fur et à mesure, et il est en capacité de stopper l’exposition lorsque celle-ci est trop importante. C’est ce process que l’on utilise naturellement lorsqu’on sort de sa « zone de confort ». Ainsi, une meilleure gestion du stress permet non seulement de prévenir le stress chronique, de préserver son équilibre général, mais aussi de développer ses capacités et ses performances. Elle est notamment très utilisée dans le sport pour les compétition, qui exige que le corps soit performant, et le mental solide et concentré sur l’instant. Autrement un stress nécessaire pour performer, mais sans stress parasite venant perturber le mental ou ajouter des tensions corporelles.
Comment gérer son stress ?
Il est possible d’apprendre à mieux connaître les causes de son stress et gérer les manifestations. Les techniques de détente et de respiration permettent de revenir au calme, de calmer les palpitations, de détourner l’attention du stress. Les techniques de visualisation d’évènements passés ou futurs permettent d’identifier les causes du stress et de calmer l’appréhension face à une situation, de gagner en confiance. Elles permettent par exemple de préparer un examen, une prise de parole en public, un changement.
En sophrologie, comme en méditation, le travail se situe autant sur les symptômes que sur les causes. L’approche factorielle en sophrologie* permet de suivre un process et apporter un regard neuf sur la situation, son évaluation, de prendre conscience des ressources dont on dispose pour y faire face, et des capacités que nous avons. Pour renforcer la métaphore, on peut garder à l’esprit que certaines choses, comme la température extérieure, ne peuvent être changer…mais qu’elle dépend aussi de l’endroit où on se trouve, du moment de la journée, de ce que nous avons à faire, mais aussi de notre perception. Celle de la chose en elle-même, mais aussi de nos ressources et de nos capacités pour faire face. La méthode sophrologique permet de renforcer les capacités à gérer le stress. Elle développe notre capacité d’adaptation, pour prévenir le stress chronique, mieux vivre son quotidien de travail ou professionnel, préparer un évènement, un examen, une compétition sportive, ou plus généralement, se sentir plus épanoui.e.
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